Réflexions à propos de 3 photographies


Aujourd’hui, notre admiration va s’attacher à trois œuvres que nous apprécions entre toutes :


- Il n’y a pas de leçon des ténèbres, 25 avril 1992, Orta, Italie, Hôtel San Rocco, chambre 131 de l’écrivain,  poète et photographe français Denis Roche ;

- Cadre sans titre du musicien et photographe Alain Doury ;

- L’Anémone des Alpes, Looking for beauty II, de la photographe esthète et philosophe Myriam Ramel.














Contemplation. Regarder une photographie engage dans l’énigme d’une étonnante expérience singulière, encore et toujours à élucider. Cet événement unique de la rencontre sensible et spirituelle avec la photographie oblige ses témoins à arpenter simultanément plusieurs perspectives lumineuses comme nous allons le découvrir ensemble maintenant. Nous allons tenter de répondre à une double interrogation :


    − Que voit-on lorsque l’on regarde une photographie ?

    − Que peut-on en dire ?


Regarder, raconter. Les photographies accèdent à notre regard par l’attention que nous leur accordons. Par les émotions qu’elles suscitent. Les souvenirs qu’elles déplient à l’ombre de nos désirs. Les bonnes raisons qu’elles élèvent délicieusement à l’accueil de notre pensée. Pour les communiquer. Et en partager le plaisir.

Premier paradoxe – ce sont nos mots qui cadrent les images et révèlent les photographies. En fait, nous ne voyons, nous ne créons qu’entre les mots.


Délibération. Par ses qualités spécifiques, la photographie excède les images fixées. Devant nos trois photographies, remarquons la bonne distance et le moment propice de l’instant saisi, le cadre et la juste focale, le point de vue et son horizon. Entre description et métaphore, la photographie se propose comme un lieu de tension. De création. Et de conversation.


Expérience photographique. La photographie joue à la fois sur la sensibilité et la raison de nos émotions, de notre intelligence et de notre imaginaire. Sur le cheminement du regard, la photographie invite à passer de la perception aux sentiments, de la réflexion à l’introspection, de nos préférences aux fictions du récit. La photographie joue à la fois sur le registre de l’esthétique − sans aucun doute, les êtres, les objets et les situations nous affectent ; le poétique – par leurs jeux infinis, les mots animent et enchantent notre conscience ; et le philosophique − nous accordons des sens possibles à ce qui nous concerne au plus près. Le photographique devient précisément ce lieu et ce temps de saisissement privilégié où la conscience de notre regard, maintenant lucide, se noue à son épanouissement. Et se construit par son expression.


Triple affirmation. Chaque photographie recèle un monde en soi. Son propos s’est inscrit dans sa présence même. Nos rapports à l’image, aux autres et au monde, vont s’en trouver modifiés. Nos réflexions critiques se tiennent à l’horizon du sensible. Et, à l’aube du dicible le perceptible n’attend qu’un bon prétexte lumineux pour s’énoncer. Notre regard porte sur les strates et les fragments afin de dire le visible, ou plus exactement, pour « rendre » visible comme le disait Klee.


Ailleurs et autrement. Contempler une photographie ne va jamais de soi. Dans un premier temps, il conviendra de se dessaisir de soi pour emprunter le cheminement de son regard. Le détour par la photographie exige d’être curieux, ouvert et sensible. Pour s’impliquer dans la césure ouverte par la photographie. Un ailleurs et un autrement, porteurs d’infinies potentialités, se sont offerts. Ils montrent, ils dévoilent toujours plus que les cernes de leurs propos prétextes laissent entrevoir. Une présence s’installe dans l’intensité de son mouvement d’approfondissement. Une conversation s’instaure à la mesure de l’entendement maintenant éveillé de celui qui contemple.


Fonctionnement. Nous circulons dans la photographie en nous employant à suivre les cheminements qu’elle nous indique. À une esthétique de la présence dynamique s’oppose une esthétique de la représentation. La photographie est avant tout un accueil privilégié de l’apparaître. Voyez-vous la montée de ce qui n’a pas encore été vu jusqu’à apparaître en évidence lumineuse ? Nous sommes appelés à comparaître au seuil de la photographie.


Dissensus. Une photographie acquiert ses qualités photographiques dès lors que sa fiction perturbe ce que nous voyons a priori pour l’ouvrir et l’engager vers une pluralité d’interprétations différentielles. Les mots deviennent poétiques lorsqu’ils nous disent autre chose que ce que nous entendons ou lisons habituellement. Sans cesse, il faut revenir sur cette fonction perturbatrice de la photographie. Et des mots. Les mots comme les photographies ne sont qu’irruptions.


S’approcher. Les mots accompagnant une photographie tentent de rendre pensable sa présence en jouant sur leur propre registre. La puissance disruptive de la photographie se remarque au récit qu’elle insinue pour miner le réel. Ainsi, regarder, c’est déplacer, bouleverser voire attenter à ce que l’on voit en vue de l’interpréter autrement, et tenter d’approcher l’indicible d’un peu plus près. Plus précisément. Pour partager une interprétation possible du réel dans des relations renouvelées. Changer, peut-être.


Nos rêveries, à la fois conversation se glissant entre contemplations et introspections, ajoutent conscience de notre présence aux relations considérées. Aux impressions vient s’ajouter la matière de nos mots comme une transcendance, une légère épaisseur spirituelle pour la rendre palpable, tangible, remarquable.


Regards d’auteurs. Les trois photographies proposées ce soir à votre attention ont été saisies dans le flux des visions quotidiennes de leurs auteurs. Elles ne sont que prétextes ingénus pour aller contempler ce qui se trame en dessous de l’habituel. Pour méditer. Pour le plaisir. Pour épuiser tous les possibles à disposition. Éventuellement, mettre en évidence les parts d’ombre. Contredire la réalité telle qu’elle se donne. L’alléger en racontant des histoires lumineuses. Elles seules redonnent d’humbles raisons aux existences singulières. Leurs fictions s’épanouissent du simple bonheur d’exister.


Le grand jeu. Nous nous réjouissons des contraintes librement imposées par le cadre précis de la photographie, par la saveur inouïe d’exister et par le désir d’être. De bien vouloir. Regarder, et bien dire. Inventer une forme juste, agréable. Emprunter les détours de l’autre, en dehors, les contrées de l’ailleurs, puis revenir sur soi par l’esthétique. Céder à l’envoûtement de l’ici. Aux surprises du hasard. Ce qui intéresse vraiment c’est de comprendre comment chacun se débrouille pour essayer d’advenir. Les associations étranges et les perspectives surprenantes ouvertes sur la beauté, ou l’inutile. L’absurdité aussi. Ou la révolte inextinguible qu’il puisse en être ainsi. Les nuances apportées, les métamorphoses silencieuses aussi. Rien n’a changé. Et pourtant, dès maintenant, tout existe autrement.


La beauté inouïe de la fleur est sans pourquoi. Chaque regard proposé par les photographes devient une vision, une appréhension poétique, esthétique et sensuelle du monde. Devant l’inouï ainsi présenté, mêlant à la fois émotions sensibles, sensualités et sens accordés le contemplatif lettré comme le conteur nomade reste abasourdi. Il tente bien, par quelques mots élégants, de se rassurer de ce qu’il regarde en voyant. La matière du réel offre une résistance suffisante pour que ses rêveries introspectives prennent appui. Et substance. En vérité, ce qu’il contemple alors n’est plus que le reflet de la trame intime de son âme, les fines nervures de sa conscience révélée au prétexte d’un paysage lacustre, d’un visage, d’une fleur, d’un cadre.


En définitive, ce qui passionne un auteur vraiment désintéressé, c’est l’expérience paradoxale que chacun retirera de sa rencontre avec son œuvre. La photographie est promesse. Elle se prête à chacun pour qu’il interprète ses sens et ses métaphores. Pour passer par-dessus les habitudes et les conventions. Aller au-delà, de l’autre côté, peut-être. Et conserver intacte sa capacité de dissidence, affirmation positive d’être, condition nécessaire à des relations équitables avec les autres, le dehors, la différence. Calme ébranlement du regard, renouvellement d’une appréhension poétique, esthétique et sensuelle du monde. Quel plaisir inappréciable d’être soi en présence des autres.


La musique d’une photographie. Les photographies du violoncelliste Alain Doury, actuellement exposées à l’Espace Opéra, à l’Hôpital cantonal de Genève, intéressent par l’esthétique de leurs atmosphères. Subtile, chaque image propose un climat dont la singularité furtive des éléments se dévoile aux regards attentifs. Car il faut une attention sensible à l’émotion des détails pour saisir le raffinement des tensions légères qui animent de leur intention chaque situation vers sa plénitude. Suggestions nées de ces décalages laconiques, alors que tout a l’air si naturel, normal, habituel, leurs intuitions visuelles font événement.


Étonnement. Les photographies d’Alain Doury étonnent non par ce qu’elles montrent et documentent, mais par ce qu’elles laissent sous-entendre, les doutes instillés au cœur même de leur composition atmosphérique, par le mouvement fluide de leur musique introspective.


Potentialités de la photographie. Non seulement la photographie saisissant le sujet de son regard, délimite son cadre, dresse une perspective et propose sa focale, mais change notre rapport au temps. Son intention s’est arrêtée sur l’instant propice pour l’instaurer en événement digne d’accrocher notre attention. Cette belle potentialité du médium photographique de réfléchir sur lui-même tout en donnant à penser sur son propos constitue l’un de ses atouts majeurs – il nous fait ressentir autrement le temps et l’espace. Par effets de distanciation et décalages, il alentit, il choisit. Et prépare des conditions idéales à l’effloraison de nos rêveries, heureuses du silence de la sieste estivale.


Photographier à même la vie telle qu’elle va. L’inventer en la dévoilant. Elle ne prend sens que dans l’effort toujours renouvelé de la dire. Aller aux choses elles-mêmes et laisser les phénomènes venir au langage. La photographie est condamnée à creuser l’énigme de sa liberté créatrice, entre séduction et répulsion. Entre désirs de plier le réel à son rythme, selon le désir des fictions visuelles, et le défi de bouleverser, répondant aux nécessités intérieures de la réalité.


Palimpseste. La photographie se révèle une composition où se disputent, à présent, les diverses strates mémorielles aux éléments. Apparition envisageable pour affirmer la descente en soi, l’approfondissement des mises en relations, parfois la transcendance des compositions. Promeneur nomade, le regard fugace invente moins qu’il ne parcourt des possibles, aménage, ordonne autrement, superpose, établit des correspondances à l’aune de son désir. Mises en concurrence, les pouvoirs, les énergies prennent formes pour s’établir. Les innocents cachent bien le jeu de leurs intérêts. Notre société sait si bien récupérer la critique visuelle des dissidents voire des séditieux qu’elle les offre en pâture divertissante. Pour elle, la photographie ne serait qu’une image.


Plaisir. Nous l’oublions bien trop souvent, la photographie est d’abord affaire de plaisir. De désirs révélés. De volontés de créer d’autres rapports avec l’environnement. D’aucuns ont le plaisir triste, constipé. D’autres grésillent, ressassent. Ce sont des écologistes. Les décervelés sont eux gentiment conformes, pour ne pas déranger et se glisser dans le moule, c’est si confortable. Les incontinents de la communication se noient dans les images. Car les libertés du regard effrayent. D’où l’invention de la beauté, pour calmer. Et l’anesthésie des mots passe-partout. Les valeurs documentaires ou visuelles d’une photographie sont accordées de surcroît. D’abord, il faut entendre sa musique introspective. Écouter son souffle. Dès lors, les musiciens ont, grâce à leur art, un avantage certain.


Denis Roche est un intellectuel qui a profondément marqué les paysages littéraires et photographiques français ces quarante dernières années. Poète, écrivain, photographe, auteur engagé et médiateur littéraire, il a été, entre autres, directeur littéraire aux Éditions du Seuil, l’un des fondateurs de la revue Tel Quel et co-fondateur des Cahiers de la photographie. Son passage à Genève, rendu possible grâce à la complicité de Catherine Derioz et de Jacques Damez qui animent si heureusement depuis plus de vingt-cinq ans la Galerie le Réverbère, avec lesquels nous avons organisé de nombreuses manifestations et de si belles rencontres, a signalé une étape décisive dans le développement de nos activités à propos de la photographie.


Paradigme photographique. De notre point de vue, la photographie de Denis Roche est paradigmatique. Elle montre, avoue et libère ; dans sa précipitation vers l’excellence photographique, elle ne se limite pas à l’instant de son saisissement, ni à sa volonté d’être. Il suffit de contempler, ne serait-ce qu’un instant, la photographie choisie pour inviter à notre manifestation, pour démontrer ce qui se tient à l’essentiel du geste photographique. Remarquons d’abord l’auteur et son intervention, son sujet et son contexte, son intention et le processus mis en œuvre, le récit suggéré, l’histoire de sa prise et sa critique, sa conscience – tout est accordé, relié, sans manipulation, authentique, pertinent. De même son image, représentation et présentation, reflet et miroir, création et intuition, la vibration du mouvement, la lumière et ses ombres, la déclinaison des éléments. D’une telle concentration se dégage un léger effet d’étrangeté tant l’heureuse coïncidence entre toutes ses composantes et dimensions sont intenses, justes, élégantes.


On se photographie soi-même quand on prend une photographie. Certes, une photographie d’auteur dit toujours autre chose, et bien plus que ce qu’elle montre. La révélation dévoile au scrutateur autre chose que ce que la latence laissait croire, quelque chose que nous n‘avions pas vu et qui semble pourtant bien là, dès lors qu’on regarde vraiment, qu’on lit, qu’on construit sa lecture, qu’on prend le risque de l’interprétation. L’auteur est dans son œuvre et s’y retrouve avec sa démonstration et ceux qu’il apprécie. Polysémie, polyphonie d’une œuvre. Il suffit d’observer, de détailler, pour entrer en résonance, s’épanouir à l’instant de son emprise. Rappelons ici qu’aucune manipulation postérieure à la prise de vue n’est venue altérer cette composition parfaite, en noir/blanc pour suggérer et permettre l’abstraction, immédiatement ouverte à la rêverie et à ses intuitions généreuses. Un homme se possède par éclaircies, et même quand il se possède, il ne s’atteint pas tout à fait. Un homme est son œuvre, parce que celle-ci est sa vie.


L’instant décisif a été saisi au vif, par un seul et même geste définitif. Les quatre éléments fondamentaux sont présents, l’incandescence lumineuse, adoucie par son point de vue irradiant, de l’intérieur, l’ensemble de la construction visuelle, les scintillements de l’eau du lac apaisé, en plan second, avec, au fond, la barrière des montagnes alpines à peine masquée par la chevelure d’un arbre, ouvrant l’horizon d’un ciel dégagé, en élévation, sur le haut. Dans l’épure d’un rectangle blanc, au centre de l’image, la présence de l’auteur se remarque ; il tient son appareil en train d’appréhender l’image – l’auteur est dans son œuvre et sa présence va demeurer tout le temps de sa manifestation effective, jusqu’à l’éventuelle contemplation d’un spectateur, puis contaminer sa réflexion. Françoise, la femme de Denis, en fait le sujet principal de cette présentation magistrale, se tient, elle aussi, dans cette même plage lumineuse – affirmation délicate qu’on demeure avec ceux que l’on aime, dans ses productions.


Plans mis en abyme. Ainsi, l’œuvre, son sujet, son auteur, le mouvement du geste créateur et le regard méditatif, se mêlent pour focaliser leur attention sur un point unique, névralgique, au cœur même de l’image. Un troisième motif d’émerveillement tient à la subtilité du jeu des plans mis en abyme où les présences simultanées de l’objet, de sa représentation, de son reflet, de sa silhouette et de son ombre, se remarquent. L’ensemble du processus d’élaboration visuelle contient sa dynamique dans le cadre même de l’image.


Déambulations de traverses. Enfin, il faut remarquer l’équilibre de la composition, sa profondeur de champ, la gradation des nuances, passant d’une douce nitescence à la découpe de nervures anthracite. Certes, on doit prendre tout son temps pour s’imprégner du charme de cette composition et observer chacun de ses détails, pour entrer dans sa narration visuelle, en tout point remarquable. Même le titre de l’œuvre invite aux déambulations de traverses, empruntant sa prose à sa poésie visuelle – clins d’œil à l’invention musicale majeure de François Couperin, les Leçons des Ténèbres pour le Mercredi saint et à la photographie, cette écriture avec la lumière, rehaussée par la référence exotique aux vacances ou au voyage vers le sud solaire, faussement objective du lieu et de la date de l’emprunt photographique. Comment ne pas remarquer ainsi la capacité ludique et lucide du dispositif photographique.


Murmures de la photographie. Grâce à la finesse de notre observation, et à l’élégance de notre démonstration, nous pensions avoir joué un rôle déterminant dans cette méditation relationnelle. Alors, qu’il faut bien l’avouer, c’est bien la photographie, l’auteur et son sujet, qui nous regardent depuis le seuil de leur image ! Renversement inouï de situation. Qui nous rappelle que, malgré tout, la fiction à l’œuvre garde l’initiative. Elle fait œuvre. Et, qu’à l’origine, l’art, c’est la vie ! Affirmation toujours aussi bouleversante que démontre une œuvre photographique dense, intense, forte. Denis Roche affirme que Ses livres d’écrivain murmurent ses livres de photographie. Cette allégation indique bien, et ce sera là une de nos conclusions provisoires, cette continuité existant entre les mots et les images, lorsqu’on regarde selon l’œuvre en présence, selon la musique des mots qu’elle suscite. Ensemble, ils ouvrent un monde et font œuvre.


Quant à l’anémone des Alpes de Myriam Ramel, comment ne pas la considérer comme une méditation parfaitement épanouie dans son accomplissement floral ? Une fleur de fleur oserait-on affirmer. Ou, considérer, comme le dit si justement le poète la beauté de la fleur n’a pas de pourquoi ! Elle se contente d’être belle. Et de nous en réjouir. Observez maintenant la manière dont notre contemplation s’est alentie devant sa forme épurée, première, si végétale, tellement souple. Ne rejoint-elle l’énigme de nos introspections organiques ? De celles qui hantent nos promenades à l’aube de belle saison comme celles qui nervurent l’envol de nos rêveries dans d’heureuses confusions. Et la subtilité du jeu entre les deux couleurs complémentaires, le vert et le mauve, si obligeamment harmonieuses. Et que dire de la finesse des traits, les pétales échevelés, la danse alanguie de la corolle. N’est-on pas placé devant une abstraction féminine de son bien-être ? Redisons-le, le mouvement de cette esthétique simple n’a aucun pourquoi, elle se contente de s’offrir à nos regards enchantés. D’être elle-même, hors de tout contexte anecdotique, forcément réducteur. Silence. Recueillement de la photographe devant sa propre image surgie de son regard. Réflexion du contemplatif devant sa propre rêverie ouverte à toutes les promesses.


Décembre 2009