Bleu filigrane

Au printemps 2015, le Conseil administratif de la Ville de Genève a attribué le Prix Culture et Société à Jacques Boesch pour son action culturelle et ses engagements personnels. Cette distinction vise à honorer, tous les 5 ans, des personnalités qui, par l’ensemble de leur œuvre ou de leur carrière, ont contribué au rayonnement de la Cité. Elle est dotée d’un montant de Frs 20’000.– destiné à réaliser un projet dans les domaines de compétences des récipiendaires. Dans la continuité de ses nombreuses activités professionnelles et personnelles, Jacques Bœsch a décidé de réaliser Bleu filigrane. Cette initiative a pris la forme d’un double dispositif. D’une part, la réalisation et l’édition d’un ouvrage sous la forme d’un coffret, édité à 100 exemplaires, réunissant 72 de ses textes encore inédits et 36 reproductions d’œuvres choisies et 36 monochromes intercalaires bleus. D’autre part, une exposition des œuvres originales, et deux installations récentes.

Bleu filigrane est avant tout un objet à la fois littéraire et esthétique publié par les Éditions du Scorpion bleu. C’est aussi une exposition qui a eu lieu du 17 au 29 janvier 2017 à la Galerie Alexandre Mottier à Genève, avec deux vernissages, moments intenses et festifs de rencontres, et la présentation de deux installations, sans compter les multiples rencontres avec divers acteurs de la scène artistique et littéraire suisse et internationale. Ce projet a été généreusement soutenu par Mme Vera Michalski, présidente et par le Conseil de la fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, à Montricher.

Bleu filigrane, un projet éditorial

Ce projet éditorial original veut dresser des descriptions subjectives et spirituelles, à la fois littéraires et photographiques, de personnes, d’œuvres ou de lieux, authentique florilège de moments privilégiés, revisités aujourd’hui. Ces rencontres, moments ou fragments, ont été autant d’événements jalonnant de manière singulière et emblématique son parcours personnel ou professionnel par les effets qu’ils ont induits autrefois. Ils se retrouvent dans des atmosphères qui se dévoilent encore aujourd’hui. Quel usage privilégier pour l’art et la culture, en vue de quels effets ? Que disent-ils, comment le disent-ils, d’ou le disent-ils ? Donc, aborder la puissance perlocutoire, introspective, d’une présence esthétique ou poétique, à savoir ce qui s’accomplit par l’usage même de la parole, de la contemplation ou de l’interprétation d’une œuvre, d’un processus esthétique. Tenter de répondre à ce questionnement : quel possible pour l’art, pour quels effets relationnels ? Proposer, en quelque sorte, une autographie – source et finalité de l’acte de contempler, de ressentir, de penser et d’écrire ou de photographier. Cette descente en soi devient un cheminement vers les autres, car au fond, ce sont toujours eux que l’on retrouve.

C’est même une condition première de toute action culturelle.

Bleu filigrane, un coffret

La publication de ces fictions en triptyques (des correspondances mises en tension entre 72 textes, 36 images et 36 bleus intercalaires) est appelée à devenir un objet esthétique et littéraire unique sous la forme d’un coffret proposé par les Éditions du Scorpion bleu. Ce coffret, bleu, au tirage initial de 100 exemplaires (la plupart seront offerts aux personnes ou institutions dont Jacques Bœsch apprécié la rencontre), de format carré (25 * 25 cm), contiendra 150 feuilles, de beaux papiers aux textures et teintes différentes. Chaque exemplaire sera numéroté du chiffre désiré par le récipiendaire, entre 1 et 100 et signé avec une dédicace personnalisée. Il sera composé de textes d’une page imprimée au recto, le verso étant laissé vierge – une écriture littéraire, des chroniques en prose poétique, concise, précise, introduite par un titre mis en exergue – exactement calibrée en modules de 1949 caractères (rappel de l’année de sa naissance, là où tout a commencé pour lui …), y compris le titre et les espaces, avec l’affleure d’un ou de plusieurs mots mis en italique, voire d’une phrase clé introductive. Les textes sont composés en correspondance aux images reproduisant des œuvres originales, qu’il possède ou qui ont été gracieusement mises à sa disposition. Parfois plusieurs textes ou images relèvent d’une même thématique. Une page bleue (des nuances qui ne reproduisent aucune apparence mais laissent être la couleur en elle-même) s’intercale entre chaque module.

Bleu filigrane, une exposition

La publication de Bleu filigrane a été présentée au public à l’occasion d’une exposition inaugurée le mardi 17 janvier 2017 à la Galerie Mottier. Cette première rencontre a été suivie d’un deuxième vernissage, ouvert au public, le jeudi 19 janvier lors de La Nuit des Bains. Cette exposition a accueilli la plupart des œuvres reproduites dans le coffret, de deux installations créées pour l’occasion, d’une lecture de textes et de rencontres avec les publics. Un carton d’invitation a été publié et distribué individuellement sous forme électronique à plus de 6000 personnes et support papier. Un dossier de presse a été élaboré et envoyé aux divers médias sans compter sur les réseaux et le bouche-à-oreille de tous les auteurs et personnes directement concernées par ce projet.

Les œuvres des artistes suivants ont été retenues : Anne-Laure Oberson, Denis Roche, Claude Maillard, Pablo Betti, Gilbert Gendre, Anne Blanchet, Exem, Evgen Bavcar, Siripoj Chamroenvidhya, Catherine Marchadour, Marc-Albert Braillard, Olivier Delhoume, Malbine, Cyril Kobler, Jean François Luthy, Pierre Soulages, Manuel Álvarez Álvarez, Mireille Ripoll, Claude Cortinovis, Francis-Olivier Brunet, Olivier Robert et Jacques Bœsch.

Bleu filigrane, deux installations

La première installation, Bleu filigrane, consiste en une proposition originale créée et présentée à cette occasion sous la forme de 49 petits tableaux de 14.5 x 21 cm peint chacun d’une nuance de bleu, du bleu des mers du sud au bleu de smalt, du bleu indigo au bleu charrette. Chaque tableau est numéroté et signé. Cette œuvre pourra être acquise.

La deuxième installation, Préludes, présentera les travaux préparatoires à l’écriture de textes sous la forme d’un journal quasi quotidien – un bloc de plus de 4000 feuilles A4 d’écriture manuscrite sans aucune reprise ni rature …